Quels sont les grands principes de la déontologie journalistique ?
- Mise à jour
Les grands principes déontologiques liés à la profession de journaliste sont repris dans la Charte de Munich (ou Déclaration des devoirs et des droits des journalistes) de 1972. La Charte de Munich est un document de référence européen, elle distingue 10 devoirs et cinq droits des journalistes.
La définition de la déontologie varie ensuite selon les pays. En Belgique francophone et germanophone, le Conseil de Déontologie Journalistique (CDJ) est l’instance qui veille au respect de la déontologie journalistique. Celle-ci repose sur quatre grands principes :
- Respecter la vérité
- Informer de manière indépendante
- Agir avec loyauté
- Respecter les droits des personnes
Respecter la vérité, base du journalisme
Le journaliste doit recouper l’information pour s’assurer de la véracité d’un fait. La règle de base veut qu’il y ait au moins deux sources différentes qui confirment les faits.
Le journaliste doit distinguer clairement les faits des opinions et des analyses. Il doit faire comprendre à l’auditeur, au téléspectateur, à l’internaute dans quel registre il se situe parce que la lecture et la compréhension de l’information en sera différente.
Le respect de la vérité pose aussi la question de l’objectivité. Si elle n’est jamais totale, le journaliste doit s’en approcher, en cherchant et en relayant différents points de vue. Le choix des mots et des titres, le montage des images et des interviews sont particulièrement importants. Un terme mal choisi, un montage mal construit peut déformer l’information, éliminer un élément important pour la compréhension. La scénarisation doit aider à la compréhension mais ne doit pas prendre le pas sur l’information.
Le journaliste a le devoir de rectification. Et chaque individu dispose du droit de réponse lorsqu’il estime qu’il y a atteinte à son image et sa personne.
Informer de manière indépendante
Un journaliste doit pouvoir chercher l’information librement et pouvoir informer librement et en toute indépendance. Cette garantie d’indépendance, il en a également la responsabilité.
Le journaliste ne doit pas céder à la pression : pression politique, sociale, des lobbies voire pression en interne (service marketing de l’entreprise par exemple).
Il ne peut pas non plus faire pression pour obtenir un témoignage ou une information.
Face à un tuyau, il doit toujours se questionner : " pourquoi je reçois ce tuyau?", " A qui profite cette information ? ", " Qui a un intérêt à la diffuser ?"
Il se doit d’éviter tout conflit d’intérêt. Un journaliste ne peut en aucun cas se servir du média pour promouvoir une activité personnelle ou régler un conflit personnel, par exemple.
Il ne peut pas faire de la publicité mais dispose d’un droit de citation ou d’exemplification. Il peut donc parler du lancement d’un nouveau produit et en citer la marque. Mais le traitement de l’information ne doit pas en faire une publicité.
Agir avec loyauté
Le journaliste doit user de méthodes loyales pour obtenir de l’information.
Dissimuler sa qualité de journaliste, tourner en caméra cachée ou tromper sur le but recherché… ne sont pas des méthodes loyales. Néanmoins, ces méthodes ne sont pas considérées comme déloyales quand il n’est pas possible d’obtenir l’information autrement, pour autant que cette information soit d’intérêt général.
Le plagiat est évidemment à proscrire, considéré comme déloyal voire malhonnête.
Le journaliste n’est pas tenu de divulguer ses sources, c’est ce qu’on appelle le secret des sources.
Il ne doit jamais trahir une source si elle exige expressément l’anonymat ou si elle demande un délai avant diffusion - appelé embargo.
Lorsqu’une accusation est grave, le journaliste se doit de donner l’occasion à l’accusé de faire valoir son point de vue avant diffusion.
Respecter les droits des personnes
Le journaliste est tenu de respecter la vie privée sauf quand la vie privée est d’un intérêt public. Révéler la maladie d’un homme politique, par exemple, n’a d’intérêt que si cette maladie aura un impact sur la gouvernance du pays.
Le journaliste doit donc mettre en balance l’intérêt général et les droits privés des personnes concernées par une information. Il ne peut pas diffuser des images qui vont à l’encontre de la dignité humaine. Des images de cadavres ne se justifient que par le souci de témoigner de l’ampleur d’une catastrophe ou en vue de sensibiliser le lecteur à la tragédie.
Il doit respecter le droit à l’image qui veut que tout individu dispose de son image dès l’instant où il est identifiable. Toutefois, il arrive que le droit d’informer s’oppose à ce droit à l’image et c’est notamment le cas lorsqu’il s’agit de personnalités publiques dans le cadre de leur fonction.
Il doit être particulièrement attentif à ces aspects du droit de la personne lorsqu’il s’agit de mineurs.
Les journalistes de la RTBF sont également tenus de respecter le règlement déontologique intérieur, propre à l’entreprise. Il vaut d’ailleurs pour tous les membres du personnel.